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Juste besoin de me confier

Cette discussion a été postée le 06/10/2018 et a donc plus d'un an. Elle est accessible en lecture seule et il n'est plus possible d'y ajouter de nouveaux contenus ou de poster des messages à son auteur et cela afin de garantir la tranquillité de l'auteur.

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Une discussion initiée par Simonscat, membre actif, le 06/10/2018 à 22:37.
Salle de discussion: Dépression, solitude, tristesse, désespoir, suicide


Bonsoir, en ce moment c'est difficile alors je me confie. J'ai bien conscience que certaines choses que je vais dire sont ridicules mais il faut que ça sorte.
Pour commencer, depuis mes six ans, je m'invente "une vie imaginaire", en fait ce n'est pas vraiment une vie mais des scènes imaginaires dont je suis au centre et qui parfois sont banales mais d'autres fois farfelues voire inquiétantes (impression de plonger dans un autre monde). Lors de ces "scènes", je bouge à travers ma chambre (c'est difficilement contrôlable) avec de la musique. C'est un peu ma raison de vivre, j'en néglige ma vraie vie, tous les soirs je fais cela. C'est vraiment une addiction, ces derniers temps, à cause de l'angoisse, je me levais même en pleine nuit pour m'"échapper".
Autre problème. Je fais une fixette sur mon corps ou plutôt mes sensations corporelles. Par exemple, depuis le début de l'année 2018, je transpire beaucoup et je ne supporte pas cela. Ca a provoqué des réactions disproportionnées, je pensais que je pourrais plus vivre à cause de ça, j'attendais avec impatience le soir pour être à l'aise dans mon lit. Je ne supporte pas trop non plus d'avoir les cheveux mouillés (pas trop grave), ni les pulls ou les vestes (enfin quand il fait froid pas le choix, mais alors mon esprit se focalise sur cette sensation toute la journée). En gros: je ne suis bien qu'en T-shirt à manches courtes, sinon je n'arrête pas de penser à mon corps et au fait que ça soit désagréable. Je sais très bien que c'est beaucoup exagéré mais je n'arrive pas à y remédier.
Toujours en rapport avec mon corps (oui, ça commence à faire long...), pareil, depuis le début de l'année, j'ai commencé à me dire, à la même époque où la transpiration excessive est apparue, que je devais limiter mes gestes (aucune idée de comment ça a pu passer par ma tête, je me rends bien compte là encore que c'est n'importe quoi). Donc à chaque fois qu'il fallait faire un geste (sortir quelque chose d'un sac, me lever), je me sentais mal (aujourd'hui je n'y pense plus à cause d'autres problèmes). Une autre fois, assise dans une voiture, j'étais persuadée que je n'arriverais plus à bouger mes bras (san savoir pourquoi).
Bref j'ai fais des fixettes sur des choses qui n'auraient pas dû poser problème. Puis en avril j'ai eu un souci de santé qui s'est empiré, suite à une vaccination: fourmillements dans les mains puis les pieds, brûlure, douleur le long des bras et des jambes, bref douleur chronique qui n'a pas arrangé les choses, plus l'inquiétude qui va avec, évidemment^^
Pour terminer, je suis vraiment mal à l'aise quand je ne suis pas chez moi, c'est en lien avec mon "malaise corporel" d'abord, mais j'ai aussi l'impression d'être projetée dans un autre monde, irréel par moments, j'ai l'impression de jouer constamment un rôle pour "rentrer" dans ce monde, et je pense à ma "vie imaginaire" à ce moment-là.
Pour finir (vraiment cette fois-ci), suite à tout ce que j'ai dit auparavant, ma vie est un peu partie en couilles ces derniers temps (déjà que j'ai jamais été stable), avec plusieurs moments de crise : j'attends une solution miracle, un événement qui viendrait me sauver (là encore, malgré ma conscience du ridicule de la situation, je ne peux pas m'en empêcher), de plus en plus l'impression de ne plus pouvoir me contrôler, idées suicidaires, crises de nerfs pour appeler à l'aide: je balance des objets, je pleure sans cesse (moitié sincère moitié comédie il me semble, je suis tellement confuse que je me dis parfois que je suis entièrement fausse), je répète sans cesse les mêmes choses jusqu'à pousser à bout mes proches. C'est horrible, j'ai l'impression d'être de moins en moins moi-même, et puis je fais un décompte des jours avant de voir mon psy en me disant que ça pourra enfin s'arranger mais évidemment ça ne marche pas comme ça. Je vais voir une psychiatre dans deux semaines (pour moi, c'est ma dernière chance) car je ne vois plus mon psy mais je fonctionne toujours sur ce schéma: un décompte des heures/jours avant la "délivrance" qui ne vient pas puisque je ne suis pas parvenue à tout dire à mon psy.
Voilà. C'est long, confus, ridicule. je sais qu'il y a bien pire comme situation, mais j'ai besoin de m'exprimer. Quelque chose ne va pas dans ma tête. Je me dis que certains de mes problèmes pourraient venir d'un manque d'attention. J'ai été surprotégée et en même temps un peu laissée à moi-même quand j'étais petite, mais bon. Toujours est-il que je ne suis pas saine.
Merci d'avoir lu ce message en tous cas :)

Discusison archivée

Simonscat a reçu 1 réponse

>   Réflexions générales par JiVé, membre actif, le 09/10/2018 à 9:23 pour Simonscat
Bonjour Simonscat,

Vous avez l'air de vous être emberlificotée dans un fonctionnement psychique complexe. On vous sent "enfermée" dans votre système de pensée, et bien seule avec tout ça.

Beaucoup de problèmes en psychologie sont accidentels. Je veux dire par là qu'un problème se met en place pendant l'enfance, qu'il passe plus ou moins inaperçu, puis il se renforce petit à petit pour devenir de plus en plus encombrant.

On repère dans votre message également de l'anxiété, avec semble-t-il de l'anxiété sociale: peur d'être en contact avec les autres, peur de situations sociales nouvelles. Depuis quelques mois, il y a la transpiration aussi. Qui fonctionne en cercle vicieux: sous l'effet du stress ou de l'anxiété, il y a une sudation qui apparaît. Comme vous êtes stressée en présence des autres, vous transpirez plus dès que vous êtes en société, c'est le cauchemar qui s'enclenche...

Ce qui semble le plus triste pour vous, c'est que vous semblez vivre fort seule dans un monde fort coupé des autres. Quand on est anxieux, on met en place des situations d'évitement. Notre vie finit par ne plus être qu'évitement des choses qui nous font peur. C'est très enfermant.

On peut aussi interroger votre passé. Avez-vous rencontré des soucis dans votre enfance ou votre adolescence ? On minimise parfois des choses qui nous sont arrivées en disant "c'est le passé, c'était finalement pas si grave que ça" mais la mémoire traumatique est là... violence, harcèlement à l'école, moqueries, négligences, solitude...

Et puis dans le registre très positif vous semblez avoir une belle imagination. C'est de l'imagination que viennent les solutions ! Pour le moment toutefois, votre imagination tourne beaucoup autour de vos anxiétés: l'anxiété repose sur une bonne base d'imagination (exemple: imaginer de manière très réaliste que vous allez transpirer lors de votre prochaine situation sociale et que ça va se voir Smiley et comme "ça va être vraiment horrible"). Elle vous sert aussi à échapper à cette anxiété. Ca serait bien d'en faire enfin autre chose que d'être au service de votre anxiété (pour la nourrir d'un côté et lui échapper de l'autre Smiley

Certaines choses que j'ai pu évoquer ici sont peut-être incorrectes, nous sommes sur un forum ! Il s'agit surtout de vous aider à mieux appréhender vos soucis.

Je terminerai en disant que les solutions miracles n'existent pas ou sont à tout le moins très rares ! Peut-être aussi n'avez-vous pas le bon mode d'emploi avec votre psy. Il faut en effet que vous parveniez à faire autre chose de votre séance que de l'attendre et l'imaginer pendant une semaine et de ne pas en profiter quand vous y êtes. Le résumé, peut-être, de votre souci ?

Jérôme Vermeulen, psychologue et webmaster

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