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Reconversion très radicale pour devenir psychologue

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Une discussion initiée par Psy123, non membre, le 01/09/2016 à 17:48.
Salle de discussion: Vie professionnelle, chômage, études


Bonjour,
J'ai entamé il y a 4 ans déjà des études afin de me reconvertir comme psychologue. Je trouve ce forum très intéressant car il me permettra d'échanger un peu avec d'autres sur les enjeux que présente cette reconversion qui pourrait être caractérisée comme très atypique. En effet, si nous regardons les choses en surface, je ne crois pas que cela puisse me rendre très crédible auprès des gens et surtout des recruteurs de passer du métier de routier à la profession de psychologue. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les choix de carrières ne sont pas tous enracinés dans une «continuité» si chère à tant de recruteurs... En effet, des raisons profondes et personnelles expliquent ce choix de carrière. Or, il n'est pas toujours facile voire approprié de mettre en évidence ces raisons profondes, et c'est là que se trouve toute la complexité qu'est l'insertion professionnelle dans un nouveau secteur. En effet, trouver un emploi qui me permettra de développer des compétences plus en lien avec mon futur métier de psychologue n'est pas une mince affaire, et ce même dans les emplois du milieu universitaire dédiés aux étudiants soit-disant sans expérience.

D'ordinaire et selon mes observations du milieu, à part bien sûr quelques exceptions, le futur psychologue est souvent quelqu'un qui, toute sa vie, a eu tendance à vouloir aider les gens, et ce, depuis qu'il est tout petit. Il vient aussi généralement d'un milieu social valorisant beaucoup l'éducation et les hautes études. On pourrait se demander, à tort ou à raison, qu'est-ce qui a bien pu passer par la tête d'un routier pour qu'il veuille tout plaquer pour devenir psychologue? Et c'est là que bien souvent, il est (malheureusement) possible que le recruteur préfèrera la jeune fille qualifiée de «relationnelle» qui a passé toute sa vie à écouter les problèmes de ses amies et qui a été pendant de nombreuses années animatrice dans un camp de jour plutôt que quelqu'un comme moi qui a un parcours qu'on pourrait qualifier de non linéaire voire d'incohérent. Ainsi, la personne qui entre dans le moule pourra avoir de meilleures chances d'insertion sur cette base.

En fait, les raisons profondes de ce changement professionnel ainsi que les raisons de mes choix professionnels précédents s'expliquent beaucoup plus par une combinaison de facteurs que par une «continuité d'intérêts». Plus jeune, j'étais assez vif d'esprit, créatif et intuitif, j'avais les réponses à des questions sans arriver à expliquer ma démarche ; j'avais également une passion et une curiosité pour le fonctionnement des choses, leur emboîtement... J'ai d'abord eu pour intérêt de devenir ingénieur mécanique, mais étant donné les grandes mathématiques et la rigueur quasi obsessionnelle demandée pour ce genre de choses, j'ai décidé d'explorer d'autres options. Il faut dire que j'ai été très longtemps, jusqu'à l'adolescence, quelqu'un de solitaire et peu sociable, à cause des nombreuses intimidations dont j'ai fait l'objet et qui ont eu raison de mon estime de soi et de ma confiance dans mes rapports. Au début de l'âge adulte, ma confiance en moi était meilleure, mais je n'étais pas encore assez solide pour envisager voire aimer une carrière sociale. Je pensais que je n'aimais pas ça, et comme jeune homme, il va sans dire que mon milieu social de provenance ne valorisait pas particulièrement les professions sociales qui sont de plus en plus majoritairement féminines. Également, j'ai grandi dans un milieu qui ne valorisait pas les études, que je n'aimais d'ailleurs pas beaucoup de toute façon à cause de leur côté trop général axé sur les langues et les mathématiques. J'avais aussi, à ma grande déception, peu voyagé et sorti de ma campagne natale. Le métier de routier me permettait de répondre à ces standards familiaux tout en me permettant cela et, surtout, me permettait d'avoir beaucoup de temps pour «penser», méditer, ou faire de l'introspection dont j'avais grand besoin à ce moment de ma vie. J'ai quand même fait ce métier pendant plus de 10 ans avant que la vie m'amène, pour plusieurs raisons, à avoir de sérieuses difficultés psychologiques. Lors de mes premiers accompagnements, j'ai pour souvenir beaucoup d'intervenants qui s'avéraient tous plus décevants les uns que les autres, banalisant parfois ma souffrance, tentant de me rassurer ou tentant de me donner des solutions toutes faites peu appropriées, et ce malgré le fait que je choisissais parfois des intervenants avec de gros diplômes! C'est alors que, contre toute attente, j'ai rencontré par hasard un intervenant qui n'était pas censé en être un aux premiers abords et qui, pour la première fois, a vraiment été empathique et m'a fait avancé. J'ai aussi trouvé de nouveaux milieux sociaux pour me sortir d'un certain isolement qui me pesait depuis plusieurs années. J'avais aussi, à ce moment, beaucoup plus de confiance et de recul pour rencontrer beaucoup de nouvelles personnes. Comme le métier de routier était de moins en moins dans mes priorités, j'ai commencé à me questionner sur une reconversion, mais je n'ai rien trouvé d'assez motivant alors j'ai mis cette idée sur la glace. C'est plus tard, en me demandant le sens de toutes ces souffrances et de ce que je percevais comme «des années de perte de temps» que la question du sens de ces difficultés m'est venue. J'ai alors réalisé que j'étais beaucoup plus apte à comprendre les personnes ayant vécu beaucoup de difficultés dans leur vie. J'ai d'abord envisagé du bénévolat dans le domaine, mais comme mon emploi du temps était trop prenant, l'idée d'un changement de carrière s'est présentée. Je l'ai laissée longuement mûrir et j'ai alors envisagé la voie d'un retour aux études comme psychologue. Je m'étais déjà beaucoup instruit (par mes lectures et expériences perso) dans le domaine avant de passer au retour aux études.

Étonamment, j'ai découvert que mes anciennes expériences professionnelles avaient beaucoup contribué à me rendre travaillant, avec les nombreuses heures de travail que cela impliquait, les modes de rémunération à la performance, et bien d'autres. Mais aussi, en faisant des cours d'intervention, j'ai découvert avoir beaucoup plus de recul que certains qui, depuis tout jeunes, avaient voulu aider les autres et tentaient parfois inconsciemment de les rassure, comme quoi la volonté d'aider qui ont conduit certains à la vocation est parfois due à certaines motivations ignorées de certains. Et je n'exclus pas non plus, pour ma part, que mes motivations pourraient avoir un effet nocif sur une thérapie si je n'en suis pas conscient. Sommes toutes, j'ai aussi découvert que ma curiosité particulièrement grande de comment fonctionnent les choses pourront m'aider à mieux comprendre mes futurs patients et contribuer à ce que mes interventions soient ciblées de façon à les faire réellement avancer dans leur cheminement. Étonamment, je me suis aussi découvert (notamment grâce aux félicitations d'un professeur) des forces académiques en ce qui a trait à la compréhension profonde de certaines orientations théoriques.

J'aimerais votre avis sur les enjeux de cette reconversion... Car malheureusement, il est souvent délicat d'aller trop dans les détails lorsqu'on parle des motivations profondes qui nous poussent à cette vocation, surtout qu'il faut souvent convaincre le recruteur un minimum pour avoir la chance d'avoir un entretien. Toutefois, comme il n'y a pas de continuité dans mon parcours, il semble malheureusement difficile de se vendre sans devoir trop aller dans les détails de sa vie privée. Ce que je trouve le plus dommage, c'est que malgré mon parcours, les employeurs qui engagent des étudiants sans vraiment d'expérience dans des domaines reliés au champ d'étude privilégient souvent des candidatures dans la norme, avec des historique d'emploi de «service client» allant de la restauration rapide à l'animation de camp de jour pour enfants, par exemple.

Discusison archivée

Psy123 a reçu 1 réponse

>   voilà un parcours intéressant par Michel Désert, membre actif, le 04/09/2016 à 21:41 pour Psy123
Bonjour Psy123,
je ressens comme une amertume dans votre message, comme si votre parcours atypique allait vous causer (vous a causé?) des difficultés pour trouver un emploi. Il est vrai que certains employeurs préfèreront une personne jeune et "standard", mais pas tous. D'autres pourront considérer votre parcours très intéressant et la maturité, l'expérience de vie qui en découle. Il est quand même plus facile de comprendre la souffrance des autres lorsque l'on est soi-même passé à travers certaines épreuves. Et puis n'oubliez pas la possibilité de lancer votre activité en libéral!
En vous souhaitant de réussir dans votre reconversion,
Stéphane, psychologue

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