Fatiguée
Cette discussion a été postée le 14/01/2017 et a donc plus d'un an. Elle est accessible en lecture seule et il n'est plus possible d'y ajouter de nouveaux contenus ou de poster des messages à son auteur et cela afin de garantir la tranquillité de l'auteur.
← Accueil forum public
Une discussion initiée par Claire, non membre, le 14/01/2017 à 11:52.
Salle de discussion: Abus sexuels, agressions, violence, criminalité
Je ne sais pas trop comment commencer, je n'ai pas l'habitude de m'exprimer comme ça; mais c'et plus facile que d'en parler autour de moi.
Je me suis faite violée il y a 9 mois; lorsque j'ai porté plainte, on m'a dit qu'habituellement, la douleur s'estompait au bout d'un mois ou deux. De fait, pendant les grandes vacances ça a été plus facile parce que j'ai fait beaucoup de choses, je me suis vidé la tête et je l'ai en même temps remplie par un tas d'autres choses, j'ai fait en sorte de ne pas avoir une minute pour penser. Avec la reprise des cours, c'était pareil: le changement de bahut, l'adaptation, la découverte de nouvelle matière, etc; ça n'a pas été trop dure.
Mais depuis deux-trois mois, c'est difficile: j'y pense tout le temps, on a beau me rabacher à longueur de temps que ce n'est pas ma faute, que je n'y suis pour rien, je ne peux pas m'empêcher d'avoir honte, de me sentir coupable ; parce que je sais que c'est en partie ma faute; j'ai été complètement imprudente et stupidement naïve. Et lorsque des amis essayent de m'aider en me demandant si ça va, si je m'en suis remise, je ne peux m'empêcher de percevoir ces questions comme du voyeurisme; comme s'ils voulaient inconsciemment savoir quel comportement adopte une violée. Alors je dis que ça va, que je n'y pense pas.
J'ai la réputation d'être forte et de ne pas exprimer mes sentiments, de tout garder pour moi et de ne pas me plaindre des choses importantes; et pendant longtemps cela m'a aidé à ne pas être considérée par les autres comme une victime; mais aujourd'hui cela me bouffe intérieurement, me ronge et m'épuise lentement. Je ne sais pas exprimer ce que je ressens, je ne l'ai jamais vraiment fait alors je ne peux pas en parler à ma famille, de toute façon on ne parle pas de ses problèmes à la maison.
Pour m'en sortir j'ai essayé d'oublier en me vidant la tête, en riant, en sortant; aujourd'hui je me renferme et j'en ai assez.
J'ai l'impression de suffoquer, d'être en pleine mer, de ne voir aucune côte à l'horizon, et de boire sans arrêt la tasse, je fais tous mes efforts pour ne pas couler mais je me dis que finalement le plus simple serait peut-être de tout laisser tomber.
J'ai raté ma première année 'étude à cause de cela, et je n'arrive pas à la reprendre, mais je ressens sur mes épaules une pression trop forte pour moi. Je ne sais plus me concentrer, je passe mon temps sur internet, je suis dans un tunnel dont je ne vois pas le bout et rien ne peux m'en sortir. Je crois que j'ai décider d'abandonner tout ça, d'arrêter de me battre.
Discusison archivée
Claire a reçu 1 réponse
>
|
fatiguée (de Claire) par Hélène LAMPIN, membre actif, le 18/01/2017 à 9:38 pour Claire
Bonjour Claire,
Ce que vous avez vécu est violent: un viol. C'est donc quelque chose qui relève du "non ordinaire". Tous le monde n'a pas vécu cela et heureusement. Mais vous, vous l'avez vécu.
A évènement non ordinaire=réactions non ordinaire et si l'évènement nous choc, nous fait mal alors il peut laisser des traces. On appel cela un traumatisme.
Et un traumatisme Claire, ca ne part pas comme ça. Parce que ce que vous avez vécu n'est pas ordinaire et a été très très fort émotionnellement.
Bien sûr, il serait très bien que vous consultiez mais aussi et surtout, pensez à cet aspect non ordinaire, autorisiez vous à réagir de façon inhabituel et essayez d'accepter de vous laisser aller...
Plein de courage !
Discusison archivée
|