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Rejet social et sexuel : je suis perdu

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Une discussion initiée par Marc50, membre actif, le 22/12/2018 à 0:13.
Salle de discussion: Couple, famille, sexualité


Attention, le contenu du tout premier message a été remplacé par celui-ci, qui est donc le plus récent.

Merci, Lore,
Merci, Jivé,

Pour vos bons conseils et réactions, auxquelles je réponds avec grand plaisir sur :

a. l’antagonisme Intellect-émotions et l’importance de celles-ci, soulevée par vous deux ;
b. la « confrontation d’un milieu à ses manquements », citée par Jivé ;
c. la retenue ou réception émotive de mes événements relatés, demandée par Lore.

a. Antagonisme Intellect-émotions

Ce n’est pas nouveau ! Depuis l’imprimerie, l’encre et la salive opposent philosophes et prêcheurs, raison et foi, affect et intellect. De Marx à Trump, l’intello est le dissident des cultures de masse. Le bras de la nôtre est le marketing. Depuis les années cinquante, la recherche psycho-linguistique américaine rencontre ses préceptes :

(1) existence = compétition (formation par communauté d’affinités) ;
(2) s’affirmer = communiquer = imposer sa langue, son jargon ;
(3) réactivité = (imposer sa propre peur de la) performance
(4) réussir = consommer ;
(5) visibilité = importance.

Il me semble qu’en découlent cinq travers ou sources de manipulation :

- de (1), le contradicteur est un devenu un adversaire ;
- de (2), identification et disqualification des non-initiés et introvertis ;
- de (3), raréfaction de l’indulgence, de la patience envers le manque d’expérience;
- de (4), légitimation par la pulsion, l’affect ; marginalisation de la réflexion ;
- de (5), un groupe est légitime par sa visibilité ; une émotion est sincère par sa visibilité.

b. « Confrontation d’un milieu à ses manquements »

Plutôt littéraire dans un entourage familial qui ne l’est pas, j’ai dû le confronter malgré moi à une mauvaise expérience passée quand j’ai souhaité reprendre des études littéraires. Plutôt que de m’encourager ou de rester neutre, il a délibérément choisi de m’en dissuader. J’arrive à leur fin, mais la tronche qu’il fait toujours me convainc que, non, contrairement au point (5), l’individu n’a pas toujours tort face au groupe, aussi péremptoire et manipulateur soit-il.

c. Retenue ou réception émotive

Lore, vous m’interrogez sur mon passé, mon entourage familial et le milieu homo, et me demandez de me placer en leur centre sans le regard de l’observateur. C’est un exercice. Je vais m’échauffer par la réponse que vous ne souhaitez pas.

Comme observateur, je comprends :
- par les points (1) et (2), pourquoi j’ai été si souvent, dans mon passé, chahuté par des professeurs impatients, des parents infantilisants et des interlocuteurs qui tenaient mal la contradiction dans les débats ;
- par le point (3), pourquoi mon milieu familial a relayé sur moi sa propre peur de la performance, issue de tant de crises économiques vécues ;

Maintenant, je vais m’approcher de la réponse que vous attendez, mais attention, je parlerai du milieu homo comme un homme parle d’un milieu d’hommes.
- pourtant commerçants bout-en-trains, très entourés et témoins d’autres familles encourageant leur enfant, mes parents n’ont pas suivi leur exemple, car ils m’ont conçu en pleine dispute, et ma mère, violentée par mon père, a choisi de m’infantiliser pour que je ne devienne pas un homme.
- même si elle devient progressivement soluble dans la société, la communauté gay, calquée sur le marketing américain, est décérébrée par lui, car d’un côté, elle est pensée pour les extravertis (2), aux ricanements desquels le débutant timide inexpérimenté est constamment exposé ; d’autre part, elle ferme les yeux sur les pulsions (4) qui vont jusqu’à fantasmer sur des rapports sexuels non protégés, contaminants et sous domination chimique.

J’estime que si un milieu invoque l’individualisme et la liberté sexuelle pour ricaner de l’inexpérience des uns tout en laissant faire une population aussi morbide que dangereuse, ce milieu l’est autant qu’elle.

Voilà, Lore, ce que j’ai compris en intellectualisant. Si je m’étais arrêté à des émotions, j’aurais raté des études, j’aurais été contaminé par l’anxiété de performance du marketing... et peut-être par un joyeux barebacker de ce pays de coke-agne.

Pardon de finir par une note plus sombre et au plaisir de vous lire !

Marc

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Marc50 a reçu 6 réponses

>   Commencer à vivre par JiVé, membre actif, le 24/12/2018 à 10:58 pour Marc50
Bonjour Marc50,

Il est visiblement temps de commencer à vivre Smiley

Et j'espère en effet que cela sera la dernière fois que vous serez obligé d'appeler au secours pour ces soucis.

Nous sommes sur un forum, je vous fais part de quelques impressions ou réflexions, quitte à être dans l'erreur. Vous me corrigerez donc si je me trompe bien sûr !

A vous lire, vous vous débattez surtout avec des vieux réflexes qui se sont installés chez vous il y a bien longtemps. Quitte à faire de la psycho de comptoir, il faut rappeler que des réflexes qui auront été salvateurs et adaptatifs par le passé (par exemple quand vous étiez enfant ou ado dans votre milieu familial) ne sont pas abandonnés une fois qu'ils ne sont plus nécessaires. Autrement dit, des réactions et comportements que vous avez (à juste titre sans doute) mis en place avec vos parents autoritaires sont restés en application une fois passé à l'âge adulte. Et là, les solutions de l'enfance se transforment en problèmes de l'âge adulte...

Des parents autoritaires sont souvent des parents caractérisés de la manière suivante: ils font peur, mettent plus l'accent sur les punitions que sur les récompenses, sont fréquemment peu aidant (ou l'enfant n'ose pas aller leur parler de ses soucis et n'apprend pas à être aidé de peur d'être puni), sont souvent plus préoccupés de faire rentrer un enfant dans un "moule" que d'apprendre à l'enfant à développer ses qualités et maîtriser ses petites faiblesses, ils sont plutôt durs que chaleureux et ouverts, etc... Je parle en général ici, pas de vos parents en particulier, que je ne connais pas !

Les parents très autoritaires considèrent souvent l'enfant comme un bonzaï...

J'aimerais vous inviter à aller vers un psy qui vous aide à réfléchir à "ce qui ne marche pas", ce qui ne marche pas dans votre vie mais que vous continuez sans doute à mettre en place pour éviter, comme quand vous étiez enfant, des soucis ou contourner des anxiétés. Et d'explorer de nouvelles façons d'aborder les autres, vous-même, votre environnement...

J'ai vraiment le sentiment que vous avez enfin grand besoin de vous déployer ! Cela signifiera aussi pour vous, certainement, de prendre des risques et d'apprendre à prendre des risques. Des récompenses vous attendent à la clé. Pour cela, il faudra dépasser votre peur des punitions.

Bien à vous,

JV.

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>   Rejet social et sexuel : je suis perdu par Marc50, membre actif, le 24/12/2018 à 16:58 pour Marc50
Bonjour JiVé,

Si je comprends bien votre aimable analyse :

- je perpétuerais une stratégie d'enfant inadaptée dans l'âge adulte ;
- « vivre » serait une prise d'initiative, un acte individuel, performatif ;
- faute duquel l'individu s'excluerait du groupe, performant, débrouillard.

Pourtant, à l'instar d'un littéraire dans une famille d'anti-littéraires, un individu peut :
- confronter un milieu à ses manquements ;
- être déprécié, chahuté ou écrasé par des gorilles dominateurs.

Telles sont les conclusions tirées par mon premier psy. S'il a constaté ma lucidité, que je sautais « haut, mais de trop bas », il n'a pas pu m'aider, de sorte que j'en suis ressorti plus appauvri que guéri.

Comment éviter une seconde mésaventure ruineuse ? Que savoir au préalable ? Comment procéder ? A quoi faut-il être attentif ? Que poser comme questions ?

Merci de m'avoir lu et bon réveillon !

Marc

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>  >   Observer et explorer ? par JiVé, membre actif, le 26/12/2018 à 9:37 pour Marc50
Bonjour Marc50,

Vous avez bien évidemment tout à fait raison: il n'y a aucun déterminisme clair ! Et vous faites bien d'utiliser le conditionnel aussi en reprenant certains aspects de ma réponse. Comme je l'indiquais dans ma première réponse, il s'agissait surtout de quelques impressions ou réflexions, sans autre prétention que celle de prendre le risque de me tromper.

Néanmoins, je relève cette phrase: "confronter un milieu à ses manquements", phrase qui peut, par exemple, évoquer comme une mission de vie ("ma vie consiste à confronter mes milieux à leurs manquements")... ce qui peut clairement renvoyer à une sorte de vie qui s'est élaborée en contre-poids aux manquements de son enfance. Et voilà la personne enfermée dans des cycles de confrontation des ses milieux à leurs manquement, et de rétorsion des milieux en questions qui ne manquent pas de lui rendre la monnaie de sa pièce... Je ne parle pas forcément de vous en particulier, c'est sur le principe qu'il s'agit de repérer les boucles enfermantes dans lesquelles vous pourriez vous trouver coincé.

Vous êtes visiblement quelqu'un de subtil et intelligent, assez cérébral. Si c'est le cas, se coltiner (dans le monde professionnel, dans la vie de famille) des gorilles dominateurs n'est pas chose aisée. Cela renvoie aussi à ce que vous êtes, ce que vous portez en vous comme valeurs.

Vous avez déjà fait tout un travail plus théorique (qui n'est pas perdu ou inutile) avec un premier psy. Et vous craignez de repartir dans une nouvelle aventure ruineuse. Donc, à vous lire, vous seriez plutôt à la recherche d'une aide plus pragmatique susceptible de mettre en place des changements concrets dans votre vie.

Les thérapies brèves, orientées vers les solutions, se situent clairement dans cette perspective: proactive (ce que je veux pour le futur) et pas rétroactive (analyser le passé). La première étape consistant à se poser, en effet, les bonnes questions, comme par exemple : qu'est-ce qui ne va pas ? Comment je constate cela au quotidien, dans mes relations ? Par voie de conséquence, quels sont les leviers à actionner ? Quelles sont les émotions associées et les paradoxes (peurs) par rapport au changement que je souhaite ? Les avantages à maintenir le problème, les avantages à mettre en place des solutions, etc.

Bien à vous !

J.V.

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>  >  >   se recentrer. par Lore, membre actif, le 26/12/2018 à 11:43 pour JiVé
Je vois (je ne suis pas psy)

"Quelles sont les émotions associées et les paradoxes Smiley par rapport au changement que je souhaite ?

Vos émotions vous retiennent. Ou semblent retenues.
Quelles sont elles ?
Savez vous les exprimer ? En vous mettant au centre, et non plus comme "observateur" ,notamment de votre famille ? De votre passe ?
Ou du "milieu homo" ?

"Intellectualiser" trop longtemps chez son psy ne sert pas a grand chose.

C est une "défense", parmi d autres, rien de plus.

Il y en a d autres des défenses :)

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>   defenses par Lore, membre actif, le 28/12/2018 à 11:35 pour Marc50
Bonjour Marc50,


Je comprend très bien que vos défenses vous ont protégées.
Peut être qu elles vous entravent aujourd'hui.

Moi, ce que j ai compris c est que l intellectualisation ne m aide pas si elle est "rigide".

On m a suggere de bonne défenses adaptatives... donc ce sont des expériences nouvelles a tenter, et a vivre :)

Anticipation, altruisme, auto affirmation, auto observation (introspection), l humour, la sublimation (créativité), la répression (mise a l ecart des pensées dérangeantes), l affiliation.

C est un peu théorique. Mais peut être ça peut être des pistes.

Des pistes parmi d autres bien évidemment
Smiley

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>   video par Lore, membre actif, le 28/12/2018 à 11:48 pour Marc50
Bonjour Marc50,

Et je vous suggère aussi de visionner une petite video

"Le vrai et le faux soi" (the school of live) sur YouTube

Je ne sais pas si elle vous parlera... A vous de voir

Bien a vous.

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