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Port d'une charge d'une personne extérieur, ou fonctionnement personnel difficile à reconnaitre et a accepter!?

Cette discussion a été postée le 31/03/2023 et a donc plus d'un an. Elle est accessible en lecture seule et il n'est plus possible d'y ajouter de nouveaux contenus ou de poster des messages à son auteur et cela afin de garantir la tranquillité de l'auteur.

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Une discussion initiée par DrDjordansky, membre actif, le 31/03/2023 à 1:08.
Salle de discussion: Psychologie, professionnels, thérapies


Bonjour à tous,

Je m'appelle Jordan, j'ai 36 ans, je suis passionné de psychologie, pour la plus grande de mes passions je pense, et je suis nouveau sur ce forum.

Je voulais poser une question, idéalement à des personnes qualifiées et qui seraient resté(e)s suffisamment ouvert(e)s aux fondements de ce qui a amené à la psychologie, à savoir, une démarche aussi "simple" et basique que ce qu'est l'introspection! :)

Ainsi, je voulais savoir, ce que la psychologie dit de ce que l'on appelle dans le langage commun, "porter, les émotions, la culpabilité, la responsabilité...d'un autre"?
Ce que je cherche à déterminer par là est, est-ce que nous portons, on sens littéral du terme, telle une matière concrète, cette émotions, culpabilité, responsabilité... d'un autre, tout en sachant que porter quelqu'un que j'aime dans mon coeur, n'est vraiment pas un problème pour moi, au contraire, mais est-ce que ce "port" est bel et bien une partie de la réalité, du réel, bien que malgré les apports des neurosciences à la psychologie, nous ne savons pas encore reconnaitre dans son expressions matériel, au sens concret du terme, qu'on aurais pu observer par des messages chimiques et une activité neuronale bien ciblée.

Voilà, pour résumé, portons nous, libre à nous de nous en délester, ce n'est pas la question que je viens poser, là, mais, donc, portons nous ces responsabilité par exemple, la charge émotionnelle et des compétences qui y seraient rattachées, ou, s'agit-il d'une simple posture intérieure qui correspondrait au fait que nous serions, dans cette position mais de façon strictement personnelle, sans qu'il n'y est d'autres conséquences pour celui qui "se fait" porter, ou en tout cas dans mon exemple, qui fait porter la charge à l'autre.
Port réel ou positionnement, disposition de son état d'esprit (dans une situation donnée par exemple), qui ne serait qu'imaginaire, sans "délestage" chez l'autre, soit, qui ne nous serait qu'uniquement propre et personnel!?

Je peux peut-être vous préciser que je n'ai aucun mal à concevoir que les "matières psychiques", voilà, qu'elle soit émotionnelles ou "uniquement" cognitives puissent être une réalité et être observable et observées.

Voilà, et pour la part plus personnelle de cette question c'est, j'ai grandit dans une famille dysfonctionnelle et, dans cette question me renvoi aussi à la question de ma propre part de responsabilité, dans le sens, suis-je moi même dans un fonctionnement de personnalité narcissique, au niveau ou j'observe ce que nomme, la charge...de, telle ou telle personne et donc finalement, est-ce que ces charges sont des "matières" m'appartenant, ou non, appartenant à cette autre ou à celui-là mais, ne m'appartenant pas?
Plus fondamentalement est-ce un problème qui m'appartiendrait de régler, ou un poids, une charge dont il m'appartiendrait de me délester?
En sachant que je peux considérer que de me libérer, de libérer certains de mes espaces de la présence, de telle ou telle charge, implique nécessairement, (normalement, je pense!) que je prenne conscience de qui c'était, de son fonctionnement (au moins de celui qu'elle avait adoptée avec moi), du pourquoi j'ai accepté de porter cette charge ou d'assumer cette responsabilité et de mon propre fonctionnement avec, et sans elle!!
Si quelques voulait bien répondre à cette question, je vous serais plus que reconnaissant. :) :) :) :)

Merci

Discusison archivée

DrDjordansky a reçu 3 réponses

>   Re: Port d'une charge d'une personne extérieur, ou fonctionnement personnel difficile à reconnaitre et a accepter!? par Jérôme Vermeulen, membre actif, le 31/03/2023 à 14:36 pour DrDjordansky
Bonjour DrDjordansky,

Vous posez (bien que de manière un peu compliquée Smiley) une très bonne question à laquelle je vais tenter de répondre simplement.

D'abord en vous disant que "tout est dans le dosage".

En effet, dans des relations saines, nous sommes tous un peu co-responsables les uns des autres et quand l'un·e d'entre nous en va pas bien, les autres sont là pour la·le porter, soutenir, accompagner, nourrir, protéger...
C'est ce qui fait et a toujours fait l'efficacité et la force des humain·e·s.
Donc, porter quelqu'un de votre entourage à un moment où elle·il ne va pas bien: c'est très bien. Rien à redire.

Quand donc faut-il commencer à se poser des questions ?

Quand une relation n'est basée QUE sur le soutien de l'un·e par rapport à un autre qui, de son côté, assume le rôle de celui·celle qui ne va pas bien. Quand, schématiquement, l'un·e assume le rôle de celle·celui "qui est fort" et l'autre le rôle de la personne fragile, malade. Quand la relation s'installe autour de "jeux de rôles" ou de "postures" qui sont habituelles plutôt qu'exceptionnelles.
Vous voyez donc bien ici la nuance avec le fait d'aider quelqu'un·e qui traverse "un moment difficile" (ce qui peut nous arriver à tous). Il s'agit de postures habituelles.

Et chacun est un peu coincé dans ces rôles. Vous auriez ainsi besoin d'être dans une relation qui ne peut fonctionner qu'avec quelqu'un qui ne va pas bien (et n'a jamais été bien) et votre interlocteur·trice ne peut fonctionner qu'en vous répétant qu'elle va mal, qu'elle n'y arrivera jamais, en venant vous chercher sur son besoin d'être aidée, etc.

On retrouve là la notion très intéressante du triangle dramatique sur laquelle je vous invite à vous renseigner un peu.

Famille dysfonctionnelle dites-vous ? Je prends un exemple au hasard: celui d'un petit garçon qui aurait vécu avec un parent dépressif qu'il aurait, en tant qu'enfant, tenté de protéger, de comprendre, auquel il aura dû s'adapter. Ultérieurement, ce petit garçon pourrait se retrouver à ne pouvoir fonctionner qu'avec des personnes qui ne vont pas bien car c'est comme ça qu'il a appris à aimer et être aimé.

Heureusement, on n'est jamais vraiment complètement coincé. Prise de conscience et corrections (parfois difficiles ou douloureuses) sont toujours possibles.

J'espère avoir pu vous proposer quelques pistes très pragmatiques et concrètes de réflexion.

Jérôme Vermeulen
Psychologue et webmaster

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>  >   Re: Re: Port d'une charge d'une personne extérieur, ou fonctionnement personnel difficile à reconnaitre et a accepter!? par DrDjordansky, membre actif, le 02/04/2023 à 12:31 pour Jérôme Vermeulen
Bonjour Jérôme Vermeulen,

Je vous remercie pour votre réponse.
Plus particulièrement finalement je pense quant aux fait que ce "port" est tout d'abord possible, ce n'est pas une illusion, c'est une des réalités et possibilité de l'être humain, ok.
Vous pourriez bien quand même me le confirmer que ça ne me ferait pas de mal et vous l'aurez compris, m'aiderait ! :)
C'est quelque chose de commun donc, en effet, me resituer dans une période de ma vie ou j'étais éloigné de ma famille, quand j'étais en internat, fait que je ne peux que me rappeler que ce "port" était une évidence et si je me souviens bien, était effectivement admis de manière assez simple et commune.
Il me semble que nous avons pu parler de ce genres de sujets même il me semble, mais c'est un peu loin et après être revenus dans "ma famille", mon morale jusqu'à mon tant de santé n'a été qu'en se dégradant et je ne peux pas dire que ma vie sociale fut très riches à partir de mon retour à ce domicile.
Je vis bien heureusement dans mon chez moi heureusement et ce depuis plusieurs années mais, malheureusement, les traumatismes comme celui d'être sujet à une angoisse permanente d'une mère dépressive à qui il a pu arriver de partir en nous laissant sur un mode, "je vais me foutre en l'air", je me revoit en train de lui laisser un message dans lequel je lui disais "si ça trouve je suis là en train de te laisser un message et toi t'es peut-être là, morte à côté du téléphone", elle à aussi pu nous dire à "ma soeur" et à moi que sans nous elle ne serait plus là, elle se serait déjà suicidée...
Enfin bon, mais effectivement vous avez bien cerné une partie du contexte dans lequel j'ai grandi, en tout cas en ce qui concerne ma mère.
Je remercie donc pour votre réponse, je me suis plus amplement renseigné concernant le triangle de dramatique donc, de Karpmann, et il y à peut-être des éléments de ce coté là mais, effectivement, le contexte dans lequel j'ai grandi est bien celui d'une famille dysfonctionnel.
Ma place dans celle-ci était celui de l'enfant invisible...celui qui n'existait pas, qui n'avait de propre personnalité, de propre identité...
Ainsi, pour revenir sur quelque chose qui me semblait être commun dans nos relations humaines, avec mes ami(e)s, à la longue, ne me le semblait plus.
Ma mère pouvait me répondre, quant à ce que je comprenais à ce moment là (qui c'est transformé en, "ce que je pensais comprendre" maintenant) concernant des faits de violences verbales et physiques qu'un de mes "frère" me faisait vivre , "se sont tes impressions..."

Je m'arrête là, je suis fatigué et je ne suis plus sur d'être très clair.
En tous les cas, ce que vous avez vus de juste finalement, vous diriez que, vous vous êtes basé sur l'écrit en tant que tel, ou vous considérez avoir eu, et avoir du fait des propos posés accès à des "matières" que l'on pourrait bien nommées sensibilité, émotions et vécus ou "historique" que je vous ai laissé à disposition?

J'ai précisé ma passion pour la psychologie, comme vous êtes psychologue, je vais m'autoriser à vous poser encore une ou deux "petites" questions, si vous voulez bien y répondre encore une fois, je vous remercierais.

Ma première de ces deux dernières questions est, si ce "port" est bel et bien possible, est bel et bien une réalité, est-ce que ce "port" peut aller jusqu'au port d'une psychose!?
Pour ma part, je dirais que oui, et, plus particulièrement, "l'état de psychose", qualifierais celui de ma mère qu'en effet, j'ai essayé de comprendre pendant des années.
Cependant, même si je cherche à "boucler la boucle", je ne voudrais en aucun cas être dans le rejet d'une part de moi même chez elle.
Malgré tout, je ne comprendrais pas comment je pourrais régler cette pathologie si c'était la mienne, puisque quand j'essaie de le faire, il y a un comme un fonctionnement de refus, de rejet, de déni peut-être, alors que personnellement, je serais plutôt à fond, "fou" à l'idée de pouvoir essayer de comprendre une "telle" pathologie!!!
Que je ne souhaite à personne c'est évident, mais, dans mon "délire" de psy, ça me fait kiffer!

Viens donc ensuite ma seconde question,
Pensez vous que je puisse vouloir devenir psychologue, je suis dans la période d'inscription en France actuellement pour essayer d'intégrer une fac de psycho, parce que je me serait identifié à ce métier, pour mon salut, ou par réel intérêt, et en fait, en écrivant je pense que je peux vous répondre avant mais je vous remercierais de m'apporter une réponse, ou plutôt votre avis du coup, c'est plus sensé!
Je peux vous préciser que je voulais devenir psy depuis que j'ai 13 ans, je suis devenu moniteur-éducateur pour avoir le bac et pouvoir intégrer une fac de psycho Smiley

Merci à vous Mr Vermeulen pour vos réponses et pour votre temps, d'ailleurs, j'ai bien noté le coté non figé d'une situation ou d'un fonctionnement :)

Discusison archivée


>   Re: Et concernant l'introspection par Jérôme Vermeulen, membre actif, le 31/03/2023 à 14:54 pour DrDjordansky
Bonjour DrDjordansky,
Un petit mot sur l'introspection.
Elle n'est pas du tout mauvaise en soi, mais les psychologues ont pu démontrer toutes ses limites. En fait, nous avons très très très peu accès à ce qui se passe en nous et aux "explications profondes" de nos décisions et comportements, dès le moment où il s'agit de sujets un peu complexes.
Mais aussi, pour faire simple, en cas de problème, c'est un peu comme de se dire qu'on va chercher la réponse sur notre seul disque dur. C'est vite limité, n'est-ce pas ?
Autant se connecter à internet, non ?
C'est d'ailleurs ce que vous avez fait ici Smiley.
Concernant l'introspection, j'ai rédigé cet article qui vous explique un peu comment le sujet est abordé expérimentalement par les psychologues:
https://www.lepsychologue.be/articles/introspection.php
J.VERMEULEN
Psychologue et webmaster

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